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Retombées de la gestion du capital humain

Les interventions du Comité sectoriel ont des retombées majeures en entreprise sur la performance, la motivation, la collaboration, la flexibilité, l’intégration et la rétention de la main-d’oeuvre. Le travailleur augmente sa valeur sur le marché de l’emploi. Et le manufacturier y gagne en productivité et en innovation...

Portes et fenêtres Élite a misé sur la poly compétence pour s’adapter aux procédés modernes de production et à la nouvelle donne commerciale. Avec « les outils qu’on a implantés il y a trois ans en termes de PVA, les gens du plancher savent c’est quoi un 5S, un Kaisen. Ils savent c’est quoi une compétence. Ils savent vers quoi on s’en va avec notre tableau, notre matrice de développement des compétences. Pis, la flexibilité, ils savent ça veut dire quoi chez Élite… », précise le directeur général, Daniel Corbeil.

Structurer la formation permet de cerner les problèmes, les priorités, fait-il remarquer. « C’est un processus qu’on a défini et documenté à l’aide du programme de formation. Ça nous a forcés à se poser des questions. Par exemple, c’est où qu’on peut s’améliorer pour s’assurer que nos gens ont une bonne formation ? Comment on peut faire pour les garder chez nous ?… Ainsi, les employés ont le sentiment qu’ils peuvent aussi augmenter leur valeur sur le marché… »

L’identification, l’organisation et l’archivage des savoirs à l’atelier de production d’Équipement Boni ont permis de mieux partager les connaissances et les compétences entre les travailleurs. « Nous avons créé une mémoire collective, plutôt qu’individuelle, à chaque poste de travail », raconte son directeur d’usine, Sylvain Rioux.

Le fabricant a embauché une personne qui recueille l’information dans le but de regrouper les compétences, les tâches, les procédures, les guides de formation et les manuels du manufacturier. « Nous avons pu ainsi, précise-t-il, mettre de la lumière sur nos méthodes qui étaient utilisées mais non communiquées. Nous avons pu également obtenir la collaboration des gens pour améliorer nos façons de faire. » En plus d’aider à former de meilleurs formateurs à l’interne, ajoute-t-il, le « processus a valorisé autant les apprentis que les compagnons ».

Améliorer la gestion et le développement des compétences de la main-d’oeuvre constitue un avantage stratégique dans un marché hautement concurrentiel. Portes et fenêtres Élite a réalisé des gains d’efficacité considérables. « On a gagné environ 45 % de productivité, lance Daniel Corbeil. Dans le PVC, dit-il, c’est 25 % à 30 %. Et dans la famille des produits de bois, c’est 15 % à 20 %. Dans certains cas, l’usine a réduit ses délais de livraison de 40 %. Et le retour des marchandises a presque disparu. On a mis en place un système de qualité qui évolue bien afin de respecter les normes Energy Star…»

L’autre impact majeur découlant de l’implantation d’un système de formation structurée concerne l’approche-client, note Daniel Corbeil. « Une fois que les gens sont bien formés à utiliser les bons outils, peu importe à qui on s’adresse dans la chaîne, quand l’employé fait une promesse au client qu’il va lui livrer ses fenêtres, telle date, et dans tel état, il sait (ex. : représentant, agent de prise de commande, préposé à l’expédition, etc.) qu’il y a une équipe en arrière de lui (ex. : planification, opérations, service à la clientèle, service après-vente, etc.) qui va l’aider à livrer…»

Le fait d’avoir déterminé, reconnu et formalisé le transfert des savoirs des compagnons a également généré des retombées importantes sur l’amélioration continue, le nerf de la guerre de l’innovation et de la compétitivité, selon le directeur d’usine de Portes et fenêtres Élite. « Avec le processus informel qu’on a fait sur nos lignes de produits, ils (les travailleurs) savent qui aller voir s’ils ont un problème ou s’ils ont une bonne idée pouvant améliorer le sort des opérations. S’il y en a la moitié qui ont une bonne idée à formuler par semaine, ça fait 2500 bonnes idées par année…»

L’innovation est la planche de salut de l’industrie, si tout le monde met l’épaule à la roue, fait remarquer Réjean Lachance, directeur d’usine chez Industries AP. Le manufacturier en a fait la preuve. « La compétition est féroce. Ils veulent notre tarte. Nous, on ne veut pas la leur donner. C’est important de se battre, d’innover dans nos méthodes de travail et dans nos procédures… Ensemble, on a sauvé l’entreprise, jusqu’à aujourd’hui, ensemble on va sauver l’entreprise dans le futur… »